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Polymétropolis

  • Photo du rédacteur: Juliette Crépeau-Gagnon
    Juliette Crépeau-Gagnon
  • 23 juil. 2022
  • 4 min de lecture

Cette article se veut comme une chronique poétique. Tous les espaces définissent une coupe : les poèmes ne se suivent pas. Le billet sera agrémenté périodiquement, au fur et à mesure que l'inspiration et l'aisance se font sentir.

Juliette Crépeau-Gagnon



Juin-Juillet 2022


J'ai établi résidence dans mes hanches,

qu'il est grandiose que de n'exister qu'à un endroit à la fois.


«La réclusion m'apparaît comme la condition nécessaire pour que la vie advienne. (...) Je ne me ferme pas au monde, au contraire, je l'éprouve avec plus de force que jamais» : Leïla Slimani ou le caractère impératif de l'écriture.


C'est long avant devenir jeune

En attendant je m'accroche à ceux que j'aime


Parfois je ne peux pas sortir de chez moi

Je n'ai pas la force de me garder entière,

J'offre volontiers tous mes morceaux


J'observe tout le monde bien plus qu'à la dérobée

Toutes ces vies qui constamment se déroulent à notre insu,

tel un train de certitude.


Mes contractions n'équivalent pas en force brute la lumière des dilatations, relâchements.

À chaque fois que je remets les pieds ici je ne pourrais prétendre autrement.

Je recouvre une vue consciente, cette capacité à m'arrêter face à tous les accrocs de la beauté.

J'apprends à être tout à nouveau

Plus proche, moins loin, à chaque fois.



Février-mars 2022


J'ai beaucoup d'ombres dans mes longueurs de lumière ces temps-ci

Je me demande s'il faut combattre tous les jours et pour toujours

Si oui, je suis fatiguée d'être fatiguée à l'éternité.


Je vois les choses en grand

Elles me passent à travers tout le temps


Je t'écris toujours

lettres d'adieux et

histoires grandioses dans ma tête.

Dans ma tête j'accomplis beaucoup de choses.


Certains ont compris

qu'aimer hors du soleil est toujours une catastrophe

(Certains sont nés pour être au soleil)


Les choses sont-elles autant bruyante dans le noir qu'en pleine lumière?

Est-ce que parfois une affirmation se glisse dans ta tête, le torse bombé de certitude?


Ta douceur est intangible

si je la touche,

ta violence risque d'y suffoquer.


Je suis reconnaissante à tout ceux qui m'entourent

Par un quelconque hasard,

Ils m'apprennent à aimer.


13 novembre 2021


Respirer,

dans l'éloquence du présent

Sourire,

par les trous de mon coeur


Laisser un autre tomber en amour avec soi : capituler ses territoires fissurés


Je correspond à distance avec mes peurs à coup de murailles et d'armées

Malgré tout, c'est moi qui se retrouve encerclée.


Je me rappelle quand, ce jour-là,

tu m'as dis que tu ne voulais me faire que du bien.

Tu m'en a fais la promesse.

J'ai ris gentiment tout en pensant que tu étais le genre de fou à tenir tes promesses.

Pleurer de beauté sur un banc vert flash, rue Boyer

J'ai pas compris comment ça s'est passé,

mais j'ai souri.


Aller au rocher percé en hiver,

afin de sentir, peut-être,

que nous ne sommes pas les seul(e)s à bâtir des ponts.


Les mondes sans tempêtes ne m'appartiennent pas,

ne m'appartiendront jamais.


Comment combler les trous de ceux qu'on aime,

les rattraper?

quand ils nous font pleurer sur tous les balcons.


Je gagne chaque fois que je m'enfuis.

Ma fuite possède plus d'amour que tout ton toi réuni,

(que tous les hommes qui aiment tout croche)


Je partage les éclats d'univers qui tombent sur les épaules de ceux que j'aime,

Tisser l'espace, inexistant, entre tout ceux qui aiment en retour.


Je n'ai simplement pas le choix :

Lâcher-prise.

Laisser les choses briller, les gens être,

Allumer toutes les lumières en même temps.

Croire que je peux y faire quelque chose -essayer même parfois- est une catastrophe,

est une utopie.


Je peux encore goûter ta bonté

dans ma bouche

dans la commissure de (toutes) mes lèvres


13 juin 2021


J'ai cru entendre au creux de ton cou

une pièce de théâtre muette

où tous les comédiens retenaient leur souffle


Récemment j'ai toute l'esti de misère du monde

À rentrer dans mes souliers

À rentrer dans mon linge

À fiter dans ma peau

Mais encore plus à en sortir à sourire à mourir.

Et si,

mon corps je rangeais en quatre au fond du garde robe

Pour respirer loin du linge loin des parcs loin des gins tonics loin des choses qui piquent.


Respirer dans un verre d'eau

Moment présent

Souffle silence

se rejoindre entre les deux

joie plénière

Sourire avec la langue


Tricote moi,

par à l'envers,

les yeux fermés.


Fais moi des choses que tu ne peux faire que dans le noir,

En pleine lumière.


J'ai mis l'feu à ma tête

Pour avoir plus chaud, pour avoir plus de soleil

Je te traverse comme un astéroïde

Accident imminent,

Catastrophe lumineuse.


J'pognée dans ma tête.


Semblable à entrer dans une maison d'opéra :

perdre momentanément l'usage de la parole,

dégringoler à l'intérieur, se rattraper in extremis par en dedans.

Seulement être capable de te dire, de te murmurer «bonjour».


13 avril 2021


Les jours me passent dessus sans que je puisse les retenir

Je ne sais pas si j'ai fais la même chose avec toi


Pour comprendre,

rien.

De tes doigts qui coulent,

c'est ma mer.


Viens me chercher

langue ou main


Déverser mon contenu

cuillère à crème à glace

de ma boîte à surprise

pour t'offrir mes pensées dans un cabaret de cafétéria


Extra shot de moi

dans ton café

sur tes murs

dans tes pantalons


Moi dans ma tête

dans ma tête

(pas dans la tienne)


Évachée jambes croisées

dans Villeray

dans un manège

dans un char

dans une soupe aux légumes

dans ton lit

au ciné

sur le balcon

À bouffer le soleil


Les émotions

sont plus belles

Lorsqu'elles dansent avec moi


Des regards à la dérobée

deux pis trois pistrentecinq

J'me suis retrouvée

la langue entre les dents

sur le bout de mon siège,

seins perchés,

Amoureuse.


Dis moi que ça en vaut la peine

Peu importe,

et malgré toutes les façons

dont ça pourrait se terminer


Absence

Pourtant si lourde, suffocante


On s'effondre, doucement



Je n'ai pas réussi à écrire sur toi

Tout est resté dans ma tête

Souvenirs. Épaves meublant mon grenier

J'y connais le chemin les yeux fermés, par cœur.



Bleu comme encre

Tête entre mes cuisses


Cigarette

bouteille de vin au cinéma

danser dans les rues

danser sur Atwater

pour te sourire

fumée entre les dents.

Fait moi marcher

pluie soulier blanc

jusque dans l'infini

gamin.e.s.

Déconstruit la ville avec moi,

le matin aussi.


Pleurer dans mon masque dans ma tête dans mes bottes à talon haut.


Je rêve de te revoir

Alors je ne dors plus.


Vivre sans regret = mettre son corps en feu?






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par Leïa Bordeleau et Juliette Gagnon

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