Polarité et lignes de fuite
- Juliette Crépeau-Gagnon
- 24 juil. 2022
- 1 min de lecture
La peur aura raison de moi. Elle existe à l’image d’une tranchée, un frontière exsangue drôlement animée, entre les autres et moi. Les autres que j’aime avec mes mots avec ma bouche à travers mes doigts. Elle agit tel un cratère, n’est jamais explosive, jamais l’obus. Ma peur prend racine, établit résidence sur chaque terre nouvelle, sur chaque terre meuble. Là où l’amour avait préalablement lavé toute trace de sel. Déguisée à la manière d’une vieille amie. Je la sème -je sème je ratisse aussi- et ce faisant j’étiole toute la lumière restante.
Elle moi sommes rarement clémentes, constamment venimeuses, monstres arrogantes. La peur, cette protubérance ayant établit résidence dans ma tête, dans mon cœur, dans mon masque, dans mes bottes à talons hauts. Cercle concentrique dans lequel je cours au loin, me retrouvant au point de départ, couteau en main. Un jour, la peur aura raison de moi.

Коментарі